Le sud de l’Ethiopie

Nous voici dans l’ancien royaume d’Abyssinie pouvant se targuer de n’avoir jamais été colonisé. Les mises en garde sur ce pays ayant été nombreuses, nous ne pouvons que nous attendre au pire. Et c’est le contraire qui se produisit. Déjà, à la frontière , ça a été « easy », hormis le fait que nous sommes arrivés un dimanche, jour de fermeture des douanes. Cela nous a valu une nuit à Moyale, pas vraiment le rêve. Ville-frontère plutôt dangereuse, il a eu l’année dernière des affrontements armés entre les peuples qui se disputent sur les frontières régionales (évènements sporadiques aussi dans l’Est mais ce n’est pas notre route et Cédric nous tiens au jus). L’Ethiopie est un état fédéral qui compte  9 grandes régions. Bref, nous sommes tombés sur un petit monsieur qui nous a trouvé côté kenyan et amené de l’autre côté bien que nous lui disions de nous laisser. En fin de compte, il ne nous a rien demandé et nous a même payé un coup à boire dans le troquet d’à côté. Le lendemain, il nous a emmené trouver pour le téléphone, nous lui avons quand même laissé une pièce. Malheureusement, une nouvelle règle concernant les téléphones étrangers vient de sortir : il faut s’enregistrer. Cela nous aura valu d’attendre la capitale pour pouvoir le faire, c’est-à-dire une semaine sans téléphone. Arrivés à Yabello, nous comptions bifurquer vers Arba Minch, pour visiter cette région avec les tribus du sud -ouest, du côté de la Vallée de l’Omo. La pluie et les travaux nous ont coupé la route, nous sommes du coup restés sur la route principale vers Addis, la capitale. Ce n’est pourtant pas goudronné partout et le relief est impressionnant.

Nous enchaînons quelques journées de route, assez pluvieuses, car le visa de seulement un mois cours depuis Nairobi et nous ne savons pas pour combien de temps nous en avons à Addis pour avoir les visas soudanais et égyptien. Nous apprendrons d’ailleurs qu’ils ne délivrent le visa du Soudan que sur présentation du visa égyptien…. Nous rejoignons, après un bivouac à l’arrache en bord de route entouré d’une horde de gamins surexcités, la grande ville du sud Awasa, et nous devons négocier âprement avec la fille pour pouvoir dormir sur le parking de l’hôtel. Le lendemain, nous passons du bon temps dans cette ville balnéaire, en bordure du lac, et nous en profitons pour aller au marché aux poissons et faire faire un peu de vélo aux garçons.

 

Nous arrivons ainsi à Shashamene le jeudi soir sous la pluie, après quelques cafés et injera sur la route, un peu mal au ventre quand même ….. Très bon accueil au Zion train lodge, tenus par une famille de français installés en Ethiopie depuis 13 ans pour des raisons religieuses. En effet, il y a 50 ans, le dernier empereur d’Ethiopie, Hailé Sélassié déclara lors d’une visite à la Jamaïque que des terres seraient réservés aux rastas souhaitant rejoindre leur terre promise. Il y a du coup dans ce village une communauté d’environ 300 personnes, d’origine jamaïcaine, caribéenne et française. Même après tout ce temps, l’intégration dans le pays n’est pas évidente dans ce pays où les communautés religieuses (majoritairement chrétiens orthodoxes) cohabitent plus ou moins facilement et où pas grand- monde parle anglais. Alex et Sandrine font beaucoup d’efforts pour se faire accepter. Sandrine soigne les gens, s’occupe de leurs démarches administratives et grâce à l’association de sa belle-sœur, apporte des fournitures scolaires aux enfants. Alex met en place une activité de kung-fu pour son fils et ses copains et Laura aide ses parents au lodge en continuant ses études. Les enfants et Mickael s’entendent à merveille, ils sont ravis de jouer un peu ensemble. Nous avons aussi visité la Banana Art Gallery.

Dernier arrêt au lac Ziway, avec nuit sur le parking du Hailé Resort, un grand hôtel conseillé par Laura. En fait, en Ethiopie, le bon plan c’est de bivouaquer sur les parkings d’hôtel, gratuitement ou en prenant le dîner chez eux pour une modique somme (le birh a été dévalué ce qui rend la vie très peu chère ici). Les enfants ne veulent là encore plus partir : il y a le ping pong , les popcorns (avec le café) et le wifi !!!!

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La dernière partie de la route est super roulante. Nous traversons de superbes paysages où se déroulent des scènes de vie paysanne d’un autre temps en Europe. Ici il y a encore la charrue à bœufs, les animaux qui foulent le grain etc… Très beau. Tout ça pour atterrir sur une autoroute flambant neuve, nous transportant comme par exemple dans la plaine valentinoise en France !!!

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