Le Lesotho, c’est (très) haut

C’est malheureusement le moment de se séparer avec Antoine et Guylaine. Ils décollent vers Santa Lucia et nous pour le Lesotho. C’est quand même l’occasion d’un petit jus avant de partir à Clarens, bourgade sympa et touristique non loin de là.

Nous y déjeunons puis nous arrivons à la frontière à Caledoonsport vers 15h. Tout se passe bien, on nous donne même des documents touristiques. C’est 90 rands de road tax. Les nombreux passages de police (au milieu de la route) nous interrogent à chaque fois plus par curiosité qu’autre chose (le camion ne passe pas inaperçu). Vers 16H30, nous nous posons près d’une rivière où des femmes font la lessive. C’est plat, la vue est dégagée, il y a la rivière, c’est cool pour y passer la nuit. C’est l’heure où les grappes d’enfants en uniformes rentrent chez eux après l’école. Ils viennent nous observer, demander à manger et finalement parler un peu avec nous. Ils ont une belle peau couleur caramel et des traits fins. Les plus grands parlent plutôt bien anglais. Puis ils s’en vont et quelques garçons restent au pied du camion à jouer avec leur téléphone portable. Du coup Victor se met avec eux pour leur montrer ses jeux de sa tablette. Bref passons …. 

 

Le lendemain mercredi 1 er février, c’est une belle journée ensoleillée et chaude . Nous allons visiter les Liphofung Caves car nous ne sommes pas loin. Ce sont des porches rocheux sur lesquels ont été dessinées des peintures rupestres plus ou moins anciennes , San et Basothos. Rien d’exceptionnel.

Les alentours sont  magnifiques. Ce sont des montagnes de partout. Nous retournons à regret à Butha Buthé prendre de l’essence (l’essence est moins chère au Lesotho qu’en Afrique du Sud) et puis Maseru la capitale (destination Semonkong).

Mais jusque-là il y a de la route. Une belle route bien asphaltée certes mais vu la topographie des lieux les trajets prennent du temps !!!! Après une bonne montée dré dans le pentu, entre Roma et Semonkong, nous descendons nous arrêter pour la nuit en bord de route, sur un replat avec un point de vue magnifique sur les chaines de montagne alentour. Bref, le Lesotho c’est beau mais c’est haut !! Nous  sommes à 2300m d’altitude. Pleins de petites maisons en pierres autour. Dans le style de nos refuges de montagne ( cabanes de bergers), sauf que là, les gens y vivent à l’année. Et les hivers sont rudes ici , les températures peuvent descendre dans les -10 degrés, la neige bloque les routes.

Une jeune femme arrive avec sa petite fille, elle parle un peu anglais, elle est très souriante puis des vieilles femmes arrivent, des jeunes, etc… Nous passons un moment avec eux, ils regardent l’intérieur du camion tout ça, puis comme c’est pas hyper facile de parler, ils nous proposent un jeu : Mara Marabar (si j’ai bien compris). C’est tous assis sur des rochers avec des pierres ramassées sur le terrain, que Sam se pose à jouer avec les jeunes à ce jeu qui ressemble un peu au Puissance 4. Puis la nuit tombe, ici y a que les bougies quand il fait noir et encore pas sûr qu’ à cet endroit ils en aient . Dans les montagnes du Lesotho, les gens n’ont que des animaux et des champs pour survivre . Ce sont des bergers pasteurs, ils se déplacent sur des petits chevaux, emmitouflés dans de belles couvertures comme des ponchos, ils s’occupent des vaches, des moutons, des chèvres mohair, et ils ont des ânes pour porter les sacs de grains.

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Il y a un qui nous propose de monter sur son cheval à l’échine saillante avec juste un tapis en guise de selle. Un coup à se tuer les fesses !!!! Nous déclinons l’invitation !

Le lendemain au réveil, je prends quelques photos et là les enfants en route pour l’école me voient et rappliquent dire bonjour et nous demander des bonbons. En anglais, ils ne savent à peu près que Good morning, how are you et sweets (comme les nôtres lol).

Puis nous repartons, on trouve le Semonkong lodge vers 10h du matin au bord d’une rivière (la piste qui débouche dessus est défoncée). Le temps est gris ( Semonkong signifie ville dans la brume), nous faisons école au restaurant du camping.

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L’après-midi, nous allons faire la rando aux chutes de Maletsunyane (196m de haut). Les chutes et tout le canyon sont magnifiques en fait. Pour y aller nous devons traverser un village. Victor campe par terre, il ne veut pas marcher. Le voyant bouder, un jeune berger s’arrête et nous propose de le faire monter sur son cheval. Au début, Victor refuse mais il finit par accepter.

Du coup, les enfants partagent le gouter avec lui en arrivant aux chutes car nous n’avons pas d’argent sur nous et il part chez lui, dans un village éloigné ( et ne peut donc repasser nous voir le lendemain).

Nous passons ensuite la soirée au bar du lodge, nous discutons avec le manager puis nous tombons sur Bertrand et Isabelle, un couple de français. le lendemain,  Bertrand et Isabelle visitent le camion avec les enfants puis ils s’en vont et nous allons à pied en ville. Nous y trouvons une ville très poussiéreuse remplie de chevaux, un supermarché chinois et des petits pains délicieux, et aussi des beignets. Nous en achetons pleins.

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Nous retournons au lodge, étudions les notes du manager (il nous a passé son travail pour des tours opérators en visitant l’Afrique pendant 4 ans)  en même temps que le temps d’école et reprenons la route en milieu de journée. C’est encore une route de malade avec des paysages superbes. Vers 16H30, nous trouvons un replat en bord de route pour y bivouaquer. Nous partons faire une balade avec le soleil de fin de journée magnifique, une petite troupe d’enfants du village au-dessus nous suit. Ils ramassent des pêches pour nous les offrir, et nous montrent pleins de choses : caram (plante sauvage qui ressemble à la pomme de terre), le sifflet marguerite (on souffle dans la tige) c’est trop sympa. Ils sont tous de bons amis et ont entre 14 et 9 ans. De retour au camion, nous leur offrons des tomates cerises et eux filent et ramènent des figues de barbarie. Ils visitent bien sûr le camion.

A la nuit noire, ils remontent se coucher et nous aussi.  Dans cette région du Lesotho, plus sèche, les couleurs sont redevenues beaucoup plus chatoyantes, les rochers ocres et sur les versants exposés au sud , de charmants villages fleuris et soignés, avec des petits vergers et des potagers, se découvrent en bord de route et des petites scènes du quotidien se déroulent sous nos yeux avec des airs de carte postale.

Le lendemain samedi, nous traçons la route, nous passons la frontière et roulons toute la journée en faisant des petites pauses (nous faisons le marché à Qacha’s nek , nous piqueniquons plus loin).

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