Mikadi beach, Lushoto, et les sources de Chemka

Après Zanzibar, notre séjour en Tanzanie prend fin en demi- teinte , avec d’un côté de supers moments dans des endroits agréables et de l’autre quelques soucis de santé…. Victor a eu la bilharziose, et Sam et moi avons été malades sans savoir pourquoi, bref l’occasion de visiter un peu les laboratoires d’analyse tanzaniens (puis kenyans), qui ont d’ailleurs été à la hauteur !!!!

Le camping de Mikadi beach à Dar Es Salam est un bel endroit mais beaucoup trop bruyant à mon goût (musique à fond toute la journée et une bonne partie de la nuit). Les garçons ont quand même bien profité de la piscine pendant que je me reposais (gros gros coup de mou) Sam a bien sympathisé avec le taxi qui nous a amené au ferry pour Zanzibar, très sympa et l’a emmené chercher du gaz en ville pendant que nous profitions de la plage. Les nuances de bleus version continental !

Puis nous quittons la côte pour rejoindre par une bonne route asphaltée, le nord est du pays. Après avoir roulé pratiquement toute la journée, nous avons cherché un bivouac aux abords d’une propriété agricole. Nous sommes tombés sur une exploitation de sisal, remise en route depuis trois ans grâce à la volonté d’un couple de sud -africains, Thys et Marlese. Ceux-ci nous ont accueillis avec une chaleur humaine inattendue !! Thys nous a fait visité la ferme, ce qui a éclairé nos lanternes car nous ne savions pas que la culture des agaves à sisal étaient si développée en Afrique de l’Est. Le sisal c’est une fibre très dure, qui peut servir à la fabrication de cordages, de ficelles, de panneaux de sol, de paniers etc… Nous sommes même restés un peu plus longtemps que prévu car ils nous ont permis de bivouaquer sur un endroit super agréable, dans la pelouse, non loin de chez eux. Nous espérons d’ailleurs les revoir en Europe, un jour, qui sait.

C’est lors d’une balade dans cette ferme que Victor s’est mis à pisser un peu de sang (sans autre symptôme d’ailleurs) …. Direction le laboratoire d’analyse grâce à Thys et Marlese, ce qui a permis de détecter le parasite tôt et de le soigner. Nous avons tous fait les tests mais ils se sont avérés négatifs niveau malaria et bilharzioze pour le reste de la famille. Ce parasite est très commun en Afrique, il vit dans l’eau douce et pénètre par la peau dans le corps lors de la baignade. Il touche beaucoup les moins de 10 ans… Bon du coup, nous ne voyons pas comment Victor l’a attrapé, si ce n’est peut- être dans le lac Nyasa (ou lac Malawi) à Matema…. Bizarre, bizarre, ce n’est pas du tout stagnant à cet endroit et Victor serait le seul à l’avoir eu…  En tous cas, le laborantin nous a fait tout un cours de biologie au passage et nous a même montré le parasite au microscope, passionné qu’il était !!!!

Nous avons ensuite quitté la ferme pour rejoindre les montagnes de l’Usumbara, histoire de prendre un peu le frais à 1500m d’altitude. A Irente farm, dans les hauteurs de la petite ville de Lushoto, nous avons profité des joies de la montagne (vaches et fromages, fraîcheur, points de vue, villageois sympathiques) et des balades (caméléons, jungle, oiseaux….)

Malgré le temps qui restait très couvert (se dégageant parfois dans l’après- midi), nous avons voulu tenter notre chance de voir le Kilimandjaro. Nous redescendons donc dans la plaine, beaucoup plus sèche, jusqu’à Moshi (ville sans intérêt hormis celui d’être le camp de base de l’ascension du plus haut sommet d’Afrique).

Les nuages sont restés et ont formé un bon couvercle, même une colline restait invisible… Pas de Kili pour nous cette fois-ci …. Nous étions déçus mais nous avons tout de même repris des forces aux sources chaudes de Chemka,  où nous avons fait la connaissance de deux jeunes médecins belges, Adrien et Nicolas.

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A la suite de quoi, nous sommes passés au Kenya par la frontière de Taveta, nickel. Ce qui nous a le plus plu, c’est que les enfants ne payent pas de visas !

Retrouvailles avec l’océan Indien

La route après Iringa s’est amplement arrangée, fini les kilomètres de travaux sans route; nous avons même traversé un parc national et aperçu quelques beaux animaux : antilopes, girafes, buffles, éléphants, zèbres, beaucoup de babouins.

Nous arrivons tout de même contents à Bagamoyo, sur la côte tanzanienne, par une piste à travers la belle campagne tanzanienne, rejoindre Camille et Lewis.

Ouf nous avons réussi à nous croiser ici, eux partent exactement dans le sens inverse du nôtre. Ils sont aussi en camion et y vivent d’ailleurs à l’année, même en France. Leur Mercedes est un vrai bijou de 1973 qu’ils ont eux -même rénové et aménagé. Nous avons pu profiter de la mer entre deux averses, et nous sommes allés au marché au poisson sur la plage. Excellente ambiance dans ce bourg de pêcheurs.

Le temps de s’échanger quelques bons plans et une excellente nouvelle nous est parvenue du groupe Overlanding Africa de Facebook.  Depuis la fin de la Zambie, nous échafaudions diverses plans B car l’Ethiopie avait « interdit » l’entrée des véhicules étrangers même en transit, à ses frontières … Cela nous barrait complètement la route vers le Nord et le Moyen- Orient. Et là, nous apprenons que la situation a de nouveau changé et que le gouvernement éthiopien s’est ravisé. Il avait déjà entrepris la même chose quelques années auparavant mais le blocage avait duré trois ans. Cette fois -ci, cela aura duré deux semaines …. Juste le temps de nous prendre la tête !!! Enfin, maintenant nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve. L’aventure continue et nous savons à présent prendre les choses comme elles viennent !!!

 

Tanzanie du sud, entre lacs et montagnes

En Zambie, nous avions passé de bons moments avec les locaux, ici c’est pareil bien qu’ils ne parlent pas beaucoup anglais. Et oui, c’est le swahili qui sert aux différentes ethnies à communiquer. C’est donc une immersion en terre africaine encore plus importante que nous effectuons en Tanzanie, pays agraire. De beaux champs de patates, de choux, de carottes, de thé , de bananes .. Pour la première fois du voyage, les fruits et légumes sont vraiment peu chers, à nous les smoothies ananas avocat banane avec un peu de jus de mangues, les petits pois carottes, les kilos de tomates, les morceaux de canne à sucre fraîche à grignoter …. C’est sympa !! Par contre il n’y a aucun supermarché. C’est aussi la première fois que l’on trouve des endroits pour manger pas chers et bons. Le mauvais côté, depuis le Zimbabwe d’ailleurs, c’est les contrôles de police, fréquents, et les policiers plus ou moins corrompus. Plutôt moins que plus mais quand même ils tentent, sans succès jusqu’à présent. Ici, tous les sites touristiques sont 10 fois plus chers pour les touristes que pour les locaux ; mais tout, ou presque, est négociable. Le pire de tout, c’est les 250 km de route … Enfin justement de pas de route !!! Ce sont les chinois qui s’occupent des routes ici ( évidement c’est pas l’Etat qui va s’en occuper !) et ils font pas dans la demi- mesure … En fait carrément, ils virent la route et les véhicules, les poids lourds etc. se payent une pauvre piste défoncée où l’on avance avec peine à 30km/h !!! Le trajet jusqu’à Dar es Salam s’est donc fait par étape !

Nous nous sommes d’abord arrêté pour faire une balade au Ngosi Crater Lake, un lac dans un ancien cratère de volcan. En arrivant au portail, nous sommes tombés sur un groupe de jeunes femmes et nous leur avons proposé de les emmener au départ du sentier, puis nous sommes partis tous ensemble faire la rando, très belle, dans la jungle. Elles sont résidentes ici et travaillent pour une ONG italienne (lien sur notre page facebook). Ce sont des séjours d’un an dans des centres para- médicaux. Elles s’occupent d’enfants handicapés et d’éducation à la santé auprès des familles. Les cours de swahili, indispensable pour travailler ici, leur sont dispensés du coup, elles parlent couramment. Avec leur accent italien, c’est assez drôle de les voir parler swahili comme elles parleraient italien ! On ne ferait presque pas de différence !!! Bref, une belle rencontre que voici.

Le lendemain, nous filons nous baigner à Matema beach sur le lac Nyasa (ou lac Malawi) en nous posant dans un camping très sympa, le Blue Canoé Safari tenu par un couple tanzano- allemand, très sympas.

Nous allons aussi nous promener dans les Monts Livingstone surplombant le lac jusqu’à une chute d’eau. Le chemin est plutôt retord, les derniers mètres, nous avons dû les faire chacun  notre tour sans les enfants.

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Au départ du chemin, nous n’avons rien vu d’indiqué. Et au retour, un groupe de gars du village nous tombe dessus en nous reprochant le fait de ne pas avoir pris de guide ni payer d’entrée. Les seuls à parler anglais dans les environs, c’est pour nous taxer du fric !!! Nous ne nous sommes pas laissés faire, ils nous ont carrément bloqué le passage avec des pierres. Alors nous avons pris le temps (vite fait) de prendre un petit repas de midi, puis nous avons repris les discussions, qui s’envenimaient.  Chacun voulant avoir le dessus, question d’orgueil. Nous avons fini par leur dire qu’ils devraient avoir honte d’un tel comportement, en leur proposant même de payer un droit d’entrée, le même que nous avions acquitté au Ngosi Crater Lake. Et ces andouilles, ils ont préféré ne rien recevoir plutôt que d’accepter notre proposition, ce qui à leurs yeux leur auraient fait perdre la face. Rien de très joyeux donc ! Nous avons quitté ce groupe de fadas vite fait bien fait et avons repris la piste en direction de Mbeya (merci le 4×4 pour contourner les obstacles…), dans le but d’aller faire un coucou aux italiennes le lendemain. Deux d’entre elles  nous ont emmené sur leur lieu de travail, nous présentant les enfants et les parents etc..

Ensuite, nous sommes allés manger ensemble dans un petit restaurant de Mbeya le fameux chipsmahay, plat typique tanzanien, qui ressemble en fait à une tortilla ; ou du riz, des légumes et des haricots blancs.

Après un  tour au marché, elles sont retournées travailler et nous avons repris la route , la fameuse route en travaux interminable …. Nous nous sommes posés en bord de champ en début de soirée (il fait nuit vers 19h30)  et y avons passé la nuit. Le matin, nous étions dans le camion lorsque l’on a entendu de l’animation autour du camion et avons passé la tête pour saluer. Les personnes nous ont invités chez elles, dans la maison jusqu’à côté. Nous avons pu parler un peu anglais car le grand père de la famille était le pasteur de la paroisse (et donc a pu apprendre l’anglais à l’école secondaire). Une habitation typique, charmante, et une famille très agréable !! nous y avons passé un super moment, mangé des crêpes (au beurre alors que l’on en trouve jamais ici), bu du thé au gingembre délicieux. Leur petit-fils de un an a fait l’animation avec ses numéros de charme, et du charme il n’en manquait pas !

De là, nous avons emmené un garçon du village en stop jusqu’à la prochaine ville et avons continué pour nous poser pas trop tard dans un camping chez Saidi près d’un site naturel sympa, Isimila Stone Age site.

Une balade au milieu des Demoiselles Coiffées, dans un ancien lit de rivière, site sur lequel de nombreux restes de l’Homo Erectus ont été retrouvés. Les propriétaires du camping là encore très sympa, un couple là aussi germano-tanzanien. Pause très sympa pour une halte sur notre route vers Dar es Salam et les plages de l’Océan Indien !