Au pays des pharaons

Après 12h de frontière, nous voilà encore au milieu de rien, mais néanmoins en Egypte !! Nous sommes arrivés dans la matinée à la frontière pour sortir du Soudan, malheureusement l’ouverture c’était  13h . Fin des opérations à la nuit, nous avons donc dormi sur place. Cet endroit est un nouveau poste frontière à l’Ouest du Nil, malgré tout beaucoup plus calme que Wadi Alfa.  Nous avons ensuite roulé pour aller visiter Abou Simbel, célèbre temple bâti pour célébrer la victoire de Ramsès II à la bataille de Qadesh contre les Hittites (syriens ?). Ça y est, nous sommes en Egypte, haut lieu du tourisme de masse. Malheureusement, depuis la révolution, et avec les attentats, les touristes ont un peu déserté les lieux, mais nous ne sommes quand même pas tout seuls !! Les chinois sont là ! Lors de la construction du haut barrage d’Assouan, un appel à la sauvegarde fut lancé par l’UNESCO pour déplacer les principaux monuments de Nubie.

Le site a donc été arraché à sa falaise d’origine et entièrement reconstitué, depuis 1968. Le travail, impressionnant, a été bien fait et les rives du Lac Nasser sont belles. Le grand temple est voué au culte d’Amon, de Ptah et de Ramsès II déifié. 2 des 3 statues sont éclairées les 23 février et 23 octobre par le lever du soleil, la troisième, Ptah se devant de rester dans l’ombre. Nous avions déjà été pas mal émerveillés par ce que nous avions vu au Soudan, mais là c’est gigantesque !! Le « petit » temple érigé pour Néfertari l’épouse royale, est aussi fantastique bien que moins monumental. L’intérieur des temples est entièrement décoré et même s’il ne reste pas grand-chose des couleurs, les dessins datant de plus de 3000 ans sont magnifiques. Il y a tant de détails ! Ils figuraient même le mouvement en reproduisant plusieurs fois le même dessin.

A Assouan, nous avons fait un stop pour voir ce fameux barrage assurant l’indépendance énergétique et alimentaire de l’Egypte, mais au prix duquel la Nubie a été noyée et son peuple déplacé , dans le désert, loin du Nil…. Les tensions Egypte / Soudan sont d’ailleurs en grande partie dues au partage des eaux du Nil, plus long fleuve du monde qui concerne 11 pays en tout.

Assouan est une ville nubienne vraiment chouette. Elle se trouve au niveau de la première cataracte. Bercée par le fleuve, l’île d’Eléphantine en est le centre historique. Il y a des ruines de temples, un nilomètre pour mesurer la hauteur du Nil lors des anciennes crues, et nous avons aussi « visité » une école. Le souk en ville nous a plu, c’était agréable, et nous avons trouvé une bonne pâtisserie en face de laquelle le gars nous a offert le thé plusieurs fois.

Nous avons fait une nuit sur la felouque avec Mahmoud et Ahmed. De nuit, vu du Nil, les lumières de la ville sont très apaisantes. La nuit fut bonne dans nos duvets, la felouque transformée en une grande tente. Au matin, nous avons remonté le fleuve jusqu’à la 1ère cataracte, au milieu des îles Kitchener et Eléphantine, avec une lumière splendide. Le désert toujours en arrière plan, les blocs de granit gris, les oiseaux rendent cette balade vraiment sympa.

Et nous avons rencontré un autre Mahmoud, conducteur de calèche, avec qui nous avons également sympathisé. Il nous a invité plusieurs fois chez lui, c’était cool.

Nous avons aussi visité le Temple ptolémaïque de Philae sur une île en amont  du barrage toujours sur le Nil, lui aussi sauvé des eaux. Ptolémée étant un général d’Alexandre le Grand , qui à sa mort, a repris le flambeau du parfait dictateur ….

Les selfies en Egypte, au début ça va, mais au bout d’un moment quand c’est quinze fois par jour … C’est comme les backshishs pour les gardiens des temples, qui te disent deux mots, à peine compréhensibles, sur ce que tu vois et qui réclament contributions sonnantes et trébuchantes pour nourrir la famille, les enfants etc … Pénible !!! Nous avons bien aimé le Musée Nubien, avec une statue de 8 m d’un pharaon et de beaux sarcophages, ainsi que des scènes de vie de l’ancienne Nubie. Il y a aussi un truc pénible en Egypte, c’est le crédit photo. En fait, la plupart de nos photos prises dans les musées ou à l’intérieur des sites sont « volées », car il faut toujours payer un ticket photo en supplément de l’entrée. Ça aussi c’est ultra pénible.

 

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