Rotorua, la sulfureuse

L’île essuie en ce moment des périodes de tempête. Des anciens cyclones du Pacifique sud arrivent en NZ en fin de course, et parfois cela cause des sérieux dégâts comme la dernière tempête. Nous ne sommes pas très accoutumés à ce genre d’aléas météo, pas évident à gérer quand on dort sous une minuscule tente et que l’on a pas d’abri pour préparer à manger !!!

Heureusement le choix de camping est vaste et nous trouvons à nous y abriter. En plus, il ne fait pas froid du tout donc dès qu’il y a un rayon de soleil, tout sèche très vite. Mais quand même, nous sommes partis pour une semaine à nous faire doucher … !

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Toute la région est complètement folle. Le moindre ruisseau est chaud et des fumerolles s’élèvent de partout dans les forêts. Les mares sont des bains de boue bouillonnants à plusieurs centaines de degrés !!! Bref nous nous régalons de ces phénomènes naturels comme les maoris 800 ans plus tôt. Ils se servaient des ces manifestations brûlantes et sulfureuses pour cuisiner, se chauffer ou se laver. C’est devenu le pôle touristique phare de la Nouvelle-Zélande et les activités y sont innombrables. Nous profitons d’une après-midi de « beau » temps pour aller faire le parc géothermal de Wai O Tapu, ( parc aux Merveilles 😉 , mondialement connu pour la « Champagne pool » (piscine de champagne), les terrasses de silice blanches et les lacs acides fluorescents.

Dans toute la région, on sent dans l’air l’odeur d’œuf pourri du souffre : le souffle des volcans …. Nous finissons la journée par une baignade dans le ruisseau d’eau chaude de Kerosene Creek.

La pluie nous poursuit, nous ne nous attarderons pas…. Mais quand même, c’est sous des trombes d’eau que nous retournons encore à un autre parc géothermal pour la journée du lendemain, Te Puia. On peut y visiter le centre national d’artisanat maori, une école pour tous les jeunes qui souhaitent perpétuer des savoirs faire ancestraux et que l’on peut regarder travailler, ce qui a ravi les enfants : sculpteurs de bois, de jade, d’os, tressage du flax (un peu la même matière végétale que le sisal ) pour faire des paniers, des cordelettes, des habits, des nattes etc…. Nous assistons aussi à un spectacle de danse traditionnelle maorie, dans le marae, immanquable !! Chants, danses et haka au programme. Puis nous baladons sur les sentiers voir les bains bouillonnants et autres geysers, comme le Pohutu Geyser, pouvant atteindre 25 à 30 m de haut ; tout ça dans une brume rendant l’atmosphère irréelle. Il y a un mariage ce jour là dans le parc, mariage pluvieux, mariage heureux !

Le lendemain matin, toujours sous la pluie, nous avons fait une courte marche pour voir les Huka Falls et l’après- midi le temps s’est amélioré. L’occasion d’aller se baigner à Taupo au Spa thermal park, dans une rivière d’eau chaude gratuite mais très fréquentée !!! Ce n’est pas que l’on est des sauvages mais en NZ, il y a du monde vraiment partout, d’ailleurs bien plus dans l’île du Nord que dans l’île du Sud. On nous avait prévenu ! 4 millions d’habitants mais des tas de touristes en van, surtout des jeunes en vacances travail et des calédoniens en vacances !!! Nous n’aurions pas tenu un an comme ça, heureusement qu’on a fait l’Afrique avant, où l’on était quasi seuls !!!! Même si c’est agréable de passer des soirées à discuter avec des gens très sympas, on est souvent les uns sur les autres dans les campings…. En plus, niveau confort, on a connu mieux ! La qualité du sommeil n’a rien à voir avec celle que l’on avait dans le camion ….. Il faut parfois savoir faire des sacrifices !

 

Tongariro Alpine Crossing

Nous avons trouvé un camping gratuit à une cinquantaine de kilomètres de l’entrée du parc. Depuis cette année, il faut payer une navette qui emmène les gens au départ de la randonnée (35 dollards NZ quand même) pour marcher et retrouver sa voiture à l’arrivée… Le parking étant limité à 4 heures sinon. Du coup, nous avons réservé une navette mais elle était annulée. Sans que nous comprenions pourquoi, nous n’avons pas reçu le mail d’information (mais nous avons été remboursé). Bon du coup, on s’est levé super tôt pour rien mais avec le temps qu’il faisait, c’était pas plus mal de rester en bas ! L’après- midi, ça c’est dégagé, alors nous sommes allés à Taranaki falls avec une autre famille de français calédoniens super sympas rencontrés devant le centre d’ information visiteurs.

Le Tongariro alpine Crossing est une belle randonnée d’une journée qui serpente entre deux volcans actifs, Tongariro et Ngauruhoe, qui va donc de Mangatapopo à Ketetahi. Nous avons traversé le massif, en passant par différentes coulées de laves, anciens cratères comme le Red crater et lacs aux couleurs turquoises (Emerald lakes). Les points de vue sur le lac Taupo à la descente sont beaux aussi. 8h de marche avec les enfants pour 800 m de dénivelé positif, nous étions fiers de nos petits marcheurs.

 

La fin de notre séjour sur l’île du Sud

Nous avons évité de justesse une belle tempête qui a frappé la côte ouest juste le lendemain de notre arrivée à Nelson ; où nous avons été accueillis par une amie de jeunesse de Sam, Audrey, qui vit là bas avec Robert son mari, et leurs deux enfants. Nous y avons fait un court séjour mais c’était très sympa de se poser un peu avec eux. Ils étaient au travail la journée mais nous avons eu le temps de faire une session à la piscine ensemble. Nous avons ensuite continué dans les Malboroughs Sounds, des fjords au relief moins accentué que ceux du sud de l’île. Le temps n’était pas merveilleux mais nous avons pu faire quelques balades.

Nous ne nous sommes pas attardés non plus, car le mois de février est court et nous souhaitons profiter aussi de l’île du Nord. C’est à Picton que nous avons pris le ferry tôt le matin pour Wellington. Sous un beau soleil, nous avons remonté le fjord et croisé pas mal de dauphins, puis nous sommes arrivés dans le détroit de Cook. La traversée a duré 3 heures et s’est bien passée.

L’après midi fut consacré à la visite du musée Te Papa Tongarewa à Wellington, un grand musée gratuit, principalement consacré à la nature et à l’héritage maorie . Ce qui nous a le plus plu fut l’exposition des forces géologiques et la techtonique des plaques, et la maison des séismes. En effet, la Nouvelle – Zélande se trouve juste à l’intersection des deux plaques indo-australienne et pacifique, ce qui a abouti à cette géographie si originale, avec les Alpes australes dans l’île du Sud et à l’ activité volcanique sur l’île du Nord.

Le créneau bon temps pour le Tongariro, plus au nord, n’allant pas tarder, nous nous sommes alors dirigés dans sa direction.

 

Ile du Sud : D’une côte à l’autre

Quelques jours autour de Christchurch, sur la péninsule de Banks, le temps de faire une balade et d’admirer le panorama. Faites d’anciennes volcans, le relief est très important sur cette langue de terre qui avance devant la plaine de Christchurch, au pied des Alpes australes.

La ville bénéficie d’un climat agréable et offre pas mal d’animations. Nous avons été jusqu’à Akaroa, comptoir de baleiniers français et anglais au 19 ème siècle. Nous y avons trouver une piste digne de ce nom, pas bien large et bien pentue !! Puis nous sommes remontés vers Arthur’s Pass, un col à travers l’intérieur des terres qui nous a fait basculer vers la côte Ouest, très différente.

Sur le plateau, un site remarquable et mondialement connu pour l’escalade sur bloc, Castle Hill.

Le soir, un splendide orage nous est tombés dessus, la tente a quand même bien résisté !

La côte Ouest est beaucoup plus nature, dès que l’on passe le col , on bascule dans un autre monde ! La forêt ressemble à une jungle, il y a des gorges et des sommets avec pleins de cascades…. Les rivières forment d’énormes criques en se jetant dans l’océan … Un paysage qui nous a conquis ! Sans parler des glaciers qui descendent vers la côte et qui résistent, pour quelques temps encore, à une fonte inexorable. Une géographie unique au monde que nous ne voulions pas rater. Nous avons donc fait le crochet pour dormir à Okarito lagoon et aller voir les glaciers Fox et Franz Joseph le lendemain.

Okarito est d’ailleurs un spot avec une immense plage et des forêts luxuriantes où vivent les kiwis !! Nous avons rencontrés une famille de français, Camille, Anouk et Boris qui a fait la sortie nocturne avec un guide. Il a pu voir deux kiwis et surtout les entendre. Ces oiseaux font des petits cris. Le Département de conservation de la nature en Nouvelle- Zélande fait un gros travail de protection de la vie sauvage. Les parcs nationaux sont immenses et très préservés, les gens y sont bien canalisés ce qui limite l’impact d’une forte fréquentation. Mais ils travaillent aussi avec plusieurs organismes pour la faune aviaire. Les kiwis sont « pucés » afin de pouvoir récupérer les œufs et les mettre à l’abri des rats et autres prédateurs. Ils seront relâchés lorsqu’ils seront moins vulnérables. Les oiseaux en général et le kiwi en particulier souffrent beaucoup des prédateurs arrivés avec les hommes dans ces îles…. Rats, chiens,  mais aussi possums qui sont aujourd’hui 80 millions, et mustélidés …. Les possums (oppossums en Amérique du Nord) sont de la famille des marsupiaux d’Australie où ils sont d’ailleurs protégés ! Pour les éradiquer, il y a des trappes partout (et aussi du poison) et la Nouvelle- Zélande s’est carrément lancée dans le commerce de la fourrure de possum (phalanger- renard)…

La suite de la route nous a encore enchanté. Nous avons fait plusieurs stops, vers Punakaiki, voir les Pancakes Rocks notamment.

Pour nous, le clou de l’île du Sud aura été Abel Tasman National Park. Nous avons adoré le chemin côtier qui court le long des plages où l’on peut se baigner presque seuls dans un cadre paradisiaque. Le parc porte le nom du premier navigateur européen (néerlandais) à avoir longé les côtes de la Nouvelle-Zélande fin 18 eme.

Nous aurons bien profité de cette dernière journée ensoleillée avant la pluie. Nous avons profité du mauvais temps pour aller faire une grotte en marbre à Takaka Hill. Y reposent des os de moa, sorte d’autruche de 3,5m de haut ayant été éradiqué il y a 600 ans.